La Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI) a organisé une conférence publique le samedi 22 juillet 2023 à la Riviera pour réfléchir sur les difficultés du secteur du transport routier en Côte d’Ivoire.

« Pourquoi tant de difficultés dans le secteur du transport routier en Côte d’Ivoire ? », c’est autour de cette problématique que s’est articulée la conférence publique de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI). Et pour répondre à cette question de fond, plusieurs acteurs, experts et partenaires du transport routier ont été mobilisés.
Le conférencier du jour, Bamba Adama, Expert-Communicant, a souligné l’approche amateuriste de plusieurs acteurs comme un des facteurs à la précarité et au désordre de ce secteur pourtant important générateur de fonds. Il a invité par conséquent les entrepreneurs de transports à sortir de l’informel, à faire preuve de professionnalisme et à se conformer au cadre juridique et réglementaire du pays. Il les a en outre invités à s’associer pour créer des entreprises fiables et viables au lieu d’évoluer en singleton avec une entreprise vulnérable. Il a par la même occasion mis en exergue la possibilité de financement de l’acquisition de véhicules pour les membres de la MTCI, à condition que ceux-ci s’engagent à rembourser le prêt.

Pour sa part, Soumahoro Mamadou, président de la MTCI, a dénoncé les abus et autres tracasseries routières, en particulier l’attitude des agents de la police municipale qui outrepassent, à son avis, leurs prérogatives. ‘’Le transport est pris en otage. La MTCI a besoin des forces de l’ordre pour le libérer’’, a-t-il souhaité. Il a du reste souligné l’abus de la taxe de contravention (papillon de 22 500 f) qui plombe les recettes des véhicules. Face à ces difficultés, il invite l’Etat, à travers le ministre des transports, à agir pour trouver une solution. Dans le cas contraire, les transporteurs se sentiront dans l’obligation d’observer un arrêt de travail général sur l’étendue du territoire national. Le président de la MTCI s’offusque aussi du paiement abusif de la carte de stationnement (18 000 f pour les taxis, 20 000 f pour les mini-cars communément appelés Gbakas), alors que des parkings ne sont pas construits par l’Etat, et cela, depuis des années. Il en a profité pour demander aux chauffeurs et transporteurs d’être en règle afin que la MTCI puisse mieux les défendre. Relevant la nécessité du recyclage au permis de conduire, il a vivement souhaité une Cité (logements sociaux), un hôpital, une école des transporteurs…
Auparavant, Yacouba Diakité, président de la Fédération unique des syndicats de chauffeurs de Côte d’Ivoire, a estimé que le phénomène des « gnambros » (loubards déguisés en syndicalistes du transport et qui rançonnent quotidiennement et impunément les chauffeurs) constitue un des problèmes majeurs du secteur des transports.

Au nom du général Apalo Touré, Commandant supérieur de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Boli Zaté a indiqué que la Gendarmerie sera toujours présente pour assurer la tranquillité publique et l’application de la loi.
Au total, une conférence enrichissante qui a permis à la MTCI de réfléchir aux perspectives de modernisation et de professionnalisation du transport routier en Côte d’Ivoire.

Alphonse M’bo