Le président Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir une aide au carburant et a appelé les distributeurs à vendre « à prix coûtant » tout en dévoilant les contours de la planification écologique.
Invité du JT de 20h de TF1 et France 2 , le président Emmanuel Macron était attendu sur les défis de la rentrée, de l’inflation à l’immigration après une semaine chargée, marquée par la visite de Charles III et du pape François. À la veille de la présentation de la planification écologique et avant celle du budget mercredi, le président a fait plusieurs annonces concernant le pouvoir d’achat, l’écologie ou encore le Niger. On fait le point sur ce qu’il faut retenir.
Carburant : prix coûtant et nouvelle aide
Interrogé sur le prix des carburants, Emmanuel Macron a annoncé dimanche que le gouvernement renonçait à autoriser la vente à perte des carburants, qu’Elisabeth Borne avait annoncée il y a une semaine, et demande aux distributeurs de « vendre à prix coûtant ». « La menace de baisser le seuil de vente à perte à été brandie. Elle ne sera pas dans le texte de mercredi (en Conseil des ministres, NDLR). On la garde comme menace », a déclaré Emmanuel Macron sur France 2 et TF1, ajoutant que la Première ministre allait « rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine » pour « leur demander de faire à prix coûtant ».
Pour compenser le prix élevé du carburant, il a évoqué une nouvelle aide, « limitée aux travailleurs » et aux plus modestes, et qui pourrait atteindre « 100 euros par voiture et par an ». C’est « limité mais beaucoup plus pertinent », car elle s’adressera aux « personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler », et n’ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a précisé le chef de l’Etat, expliquant avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce dispositif.
Inflation : un accord sur la modération des marges
Emmanuel Macron a annoncé dimanche que les « 60 plus gros industriels de l’agroalimentaire » allaient être réunis autour d’une table de négociations afin de convenir d’un accord limitant leurs marges. « On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table », a-t-il dit. « On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur », avec des « contrôleurs » qui procèderont à des vérifications, a-t-il ajouté.
Niger : les militaires quittent le pays
Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d’ici la fin de l’année, à l’issue d’un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne. « La France a décidé de ramener son ambassadeur », que Paris refusait jusqu’ici de rappeler, et « nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger », a déclaré Emmanuel Macron, indiquant que les 1500 militaires français partiraient « dans les semaines et les mois qui viennent » et que le retrait serait totalement achevé « d’ici la fin de l’année ».
Planification écologique : sortir du charbon
À la veille de détailler à l’Elysée la planification écologique, Emmanuel Macron, a annoncé qu’« on n’interdira pas » l’installation de nouvelles chaudières à gaz, « parce qu’on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution ». La mesure avait été envisagée un temps par l’exécutif. Mais le chef de l’Etat a aussi plaidé pour « accompagner les ménages pour s’équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c’est intelligent, ça fait des économies d’énergie et ça réduit très fortement les émissions ».
Concernant la sortie du charbon, il a souhaité que la France en sorte d’ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales. « La première chose, et c’est le combat qu’on doit mener pour le pays et à l’international, on doit sortir du charbon, c’est une énergie fossile et la plus polluante », a-t-il expliqué. « D’ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais et Saint-Avold, on va complètement les convertir à la biomasse », a-t-il dit.
Immigration : « L’Europe doit jouer groupé »
Emmanuel Macron a estimé que la France faisait « sa part » en matière d’accueil de migrants, en réponse au pape François qui avait eu ces derniers jours à Marseille des mots très durs sur ce sujet à l’égard des dirigeants européens. « Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence », mais « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », a-t-il ajouté en reprenant la phrase célèbre de l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.
« On doit avoir une approche cohérente avec les pays d’origine. L’Europe doit jouer groupé », a-t-il ajouté. Le président de la République veut proposer à l’Union européenne de « mettre plus de moyens dans [l]es pays transit , de leur proposer des partenariats pour éviter les départs, parce que c’est là que les gens prennent tous les risques en Méditerranée ».
Sur le plan intérieur, Emmanuel Macron a plaidé pour que le projet de loi immigration qui sera examiné début novembre au Sénat fasse l’objet d’un « compromis intelligent » en particulier sur le sujet controversé des régularisations de sans papiers pour les métiers en tension.
Conflit au Haut-Karabagh : soutien « inconditionnel » aux Arméniens
Le président français Emmanuel Macron s’est inquiété dimanche soir d’une possible offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, soulignant que Bakou « menace » la frontière commune et « l’intégrité territoriale » de ce pays.
« La France est très vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie car c’est ça qui se joue », a-t-il dit sur TF1 et France 2. « On a aujourd’hui une Russie qui est complice de l’Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manoeuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l’Arménie », a-t-il dit, après la victoire éclair de Bakou contre les séparatistes du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d’Arméniens.
AFP